3 idées reçues sur la première séance chez le psy

Il est fréquent d’avoir des appréhensions avant une première séance avec un psychologue. Entre les clichés véhiculés par les films, les séries ou simplement les idées reçues, on ne sait pas toujours à quoi s’attendre. Voici trois croyances très répandues sur la première consultation, et ce qu’il en est réellement.


1. Le fameux divan : mythe ou réalité ?

On imagine souvent qu’aller voir un psy, c’est s’allonger sur un divan pendant que le thérapeute prend des notes en silence. Cet imaginaire vient en grande partie de la psychanalyse, popularisée par les films et les séries.
En réalité, la majorité des consultations se déroulent dans un bureau tout ce qu’il y a de plus simple : un espace calme, deux fauteuils, parfois un canapé. L’objectif est avant tout de créer un cadre confortable et accueillant, propice à la discussion.

Certains psychologues choisissent d’ajouter un canapé ou un divan — non pas pour suivre un cliché, mais parce que cela permet d’accueillir confortablement des couples ou des familles, ou simplement d’offrir au patient la possibilité de s’allonger s’il le souhaite.
S’allonger peut aussi aider à se détendre, notamment lors de séances de relaxation, de méditation guidée ou d’EMDR.

En somme, l’espace thérapeutique est un lieu vivant, flexible, qui s’adapte à vos besoins et au travail psychologique du moment.


2. La “boîte de Pandore” : peur d’ouvrir les vannes émotionnelles

De nombreuses personnes hésitent à consulter par peur de “réveiller de vieux démons” ou de raviver des blessures enfouies. Certaines craignent que parler les rende encore plus tristes ou vulnérables.

Soyons clairs : si votre première séance vous fait vous sentir en insécurité, ce n’est pas normal. Le rôle du psychologue n’est pas de tout bouleverser d’un coup, mais de poser un cadre sécurisant pour amorcer un travail sur ce que vous vivez ici et maintenant.

Les premières séances servent avant tout à comprendre votre situation actuelle, à identifier vos besoins et à construire ensemble le projet thérapeutique. Chaque individu dispose de mécanismes de défense — ces barrières naturelles qui protègent d’un effondrement émotionnel. Un psychologue compétent respecte ces défenses et avance à votre rythme.

Bien sûr, il arrive qu’une émotion forte émerge : des larmes, un souvenir, un mot qui touche. C’est normal. Ces moments sont souvent vécus comme une libération. Beaucoup de patients disent après coup :

« Je ne pensais pas que j’allais pleurer, mais ça m’a fait un bien fou. »

L’espace thérapeutique est précisément conçu pour cela : accueillir sans jugement, permettre l’expression des émotions et apprendre à les apprivoiser, en toute sécurité.


3. “Les psy, ça ne sert à rien, autant parler à ses amis”

Cette idée reçue revient souvent, surtout en France où la psychologie reste parfois mal comprise. Certains patients me disent dès la première séance :

« Pour être honnête, je n’y crois pas trop. C’est un ami qui m’a conseillé de venir… »

Et c’est tout à fait légitime de penser cela ! Parler à ses proches est précieux, et le soutien de la famille ou des amis est un pilier essentiel. Mais il y a des limites : certaines choses sont difficiles à confier à nos proches par peur du jugement, de blesser, ou simplement de ne pas être compris.

C’est là qu’intervient le psychologue.
Contrairement à un ami, il est tenu par un code de déontologie : il écoute sans jugement, respecte la confidentialité et vous accompagne avec des outils concrets issus de recherches scientifiques. Le psychologue ne se contente pas “d’écouter” : il mobilise un socle de savoirs, de méthodes et de protocoles thérapeutiques validés scientifiquement pour vous aider à comprendre, traverser et dépasser vos difficultés.

La psychothérapie est un travail humain et collaboratif : vous apportez votre vécu, vos émotions, votre histoire ; le psychologue apporte ses connaissances, son regard clinique et son expérience. Ensemble, vous développez une meilleure compréhension de vous-même.

Finalement, on apprend à cuisiner, à conduire, à lire ou à compter…
Mais où apprend-on à gérer ses émotions, à se connaître, à apaiser ses blessures psychiques ?
C’est justement ce que permet la rencontre avec un psychologue : apprendre à vivre plus sereinement avec soi-même et avec les autres.


En résumé

La première séance chez le psy n’a rien de mystique même s’il peut faire peur au premier abord.
C’est une rencontre, un premier pas vers une meilleure compréhension de vous-même.
Pas de divan obligatoire, pas de débordement incontrôlé d’émotions, pas de jugement.
Juste un espace sûr, bienveillant, fait pour vous accueillir là où vous en êtes.